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LES BIBANS ( El bibane) ou PORTES DE FER telle est l' appellation de toute la région de Bordj Bou Arreridj qui constitue un espace historique remontant à différentes époques: Préhistoire, Romaine et Musulmane . Ainsi l' histoire de Bordj Bou Arreridj est indéniablement liée à la tribu des Benni Abbés dont est issue la famille de l' illustre Hadj Mohamed Ben Ahmed El MOKRANI.
Les différents vestiges préhistoriques tels que des armes en silex, pointes de flêches et de lancers ainsi que des poteries diverses que renferme la ville de Bordj Bou Arreridj et ses environs témoignent du peuplement de la région aux différentes époques du mesolithique et neolithiques. Les vestiges ont été mis à jour sur des sites des communes de Tiglait, Bordj Bou Arreridj, Sidi M' Barek Ghailassa, K'sour, Rabta et Belimour. Les plus importants vestiges de cette époque concerne la ville d' El Hammadia où les fresques romaines, des chapiteaux, de colonnes ainsi qu' une église ont été mis à jour. De même les vestiges d'un acqueduc ont été découverts à Belimour et Ouled Dahmane ainsi que ceux d' une église romaine à Sidi M'Barek tout comme d' autres vestiges découverts à Medjana, Bir Aissa et Bordj Ghedir. A cette époque la région de Bordj s'appelait "TAMANOUNA ". Les plus anciens vestiges de l' époque musulmane dans la wilya de Bordj Bou Arreridj remonte à l' époque des HAMMADITES au vu des matériaux utilisés et de l' architecture des édifices existants Les fortins érigés entre 1004 et 1152 dans les régions de Tighlait et Tihamamines témoignent du passage des Hammadites. Le plus important vestige historique de cette époque est incontestablement l' actuel fort El Mokrani utilisé comme poste d'observation de la région de Bordj Bou Arreridj qui fut un important axe caravanier. Dans une contribution à l' histoire de l' Est Algérien FERRAUD chef de troupe de l' occupation françaises affirme que les édifices ottomans rencontrés dans la ville remontent àu XVeme siécledont le principal est un fort bâti prés d' une source appelér Aïn Bou Arreridj .Ce fort a été utilisé par les ALMOHADES et fut un élément du dispositif guerrieret mis en place avec Tiglait et Bordj Ghédir pour assiéger les HAMMADITES. Plus tard, le fort assurait la sécurité des caravanes commerciales sujettes à de nombreuses attaques dans la région. La région a connu divers émirs attachés au pouvoir Ottoman à commencer par l' Emir Sidi Abderrahmane, de descendance IDRISSIDES, aieul des MOKRANI. L' Emir se fixa définitivement dans la région des BENI ABBES au nord ouest de la région de Medjana. A sa mort son fils Ahmed lui succéda et fonda la Kalaa tout en se créant une autorité et une puissance.
A la suite de la prise de Constantine, les pouvoirs confieront, le 24 octobre 1838, le commandement de la Medjana à Ahmed El Mokrani qui s' engagea à leur soumettre l'immense pays compris entre Sétif, la Kabylie et Ouled Naïl. En 1853 Mohamed EL MOKRANI succeda à son père Ahmed avec le grade de BACHAGHA de la Medjana. Fait chevalier de la légion d' honneur en 1861, Mohamed Ben Ahmed El Mokrani devient membre du conseil général de la province de Constantine en 1870. En 1871, El Mokrani lancera les tribus dans une formidable insurrection qui durera 09 mois et s' étendra jusqu' aux portes d' Alger à l'ouest et, au sud, jusqu' à Bou Saada.Mohamed tombera au champ d' honneur le 05 Mai 1871 près de Aïn Bassam et fut enterré à la Kalaâ Beni Abbés. Après l' insurrection, la région de Bordj Bou Arreridj a été soumise au même régime qu' à connu toute l' Algérie. De même, pendant la guerre de la libération, faisant partie de la wilaya III historique, les enfants de Bordj Bou Arreridj ont offert d' énormes sacrifices pour l' indépendance du pays. C'est ainsi qu' il est recensé 3700 chahids, 6500 Moudjahides et 5800 ayants droit.
De par sa situation géographique, la wilaya de Bordj Bou Arreridj a été de tout temps un couloir de transit. De l'époque de la préhistoire à nos jours, plusieurs peuples ont traversé la région. Ainsi la wilaya constitue une véritable mosaïque de tribus et de traditions d' où elle puise ses particularités et renforce son originalité. Les Ouanougha: peuplent actuellement la commune de Ben Daoud et une partie des communes de Mansoura et El Mehir.Ils appartiennent à une grande tribu bérbére des Senhadja. Ils auraient des origines communes avec une partie de la population de Tazmalt. Les Dreat : Ils sont à l' origine de la fondation du village de Mansourah. Un village de cette commune porte encore le nom. C'est une tribu bérbère venue de la Kalâa des Beni Hammad. Les Beni-Abbas : bérbéres kotama de la fraction des Azizides, ils habitent les montagnes du Nord de la wilaya . Hadj Mohamed Mokrani appartient à cette tribu. Les Beni-Melikeche : originaires des montagnes qui font face à Tazmalt dans la vallée de la Soummam. Ils se retrouvent actuellement dans la wilaya de Bejaïa mais ils débordent par endroits sur le territoire de la wilaya de BBA Les Sedrata : d' origine bérbére, cette tribu a été signalée dans la région avant le VIIème siécle et occupait la plus grande partie du bassin de Medjana. Les Aït Aïdel et Aït Khelifa : Ils occupent la partie Nord de la wilaya ( actuellement daïra de Djaafra ). Leurs origines sont bérbères et leur mode de vie est similante à celui du reste de la wilaya. Les Zemmoura : Cette tribu se confond avec son fondateur Hassan Pacha, fils et successeur de Kheïreddine, qui, vers 1560 luttait contre les Beni Abbas.C' est une tribu issue des alliances d' une petite colonie turque avec les tribus kabyles voisines. Ils occupent actuellement le Nord de la wilaya où les Turcs ont construit un petit fort qui deviendra par la suite la ville de Bordj Zemmoura. Les Megueddem : Ils sont implantés au nord du chef lieu de la wilaya et voisins des H'chem ( à l'ouest) et Zemmoura (au nord). Il semblerait que leur origine est à rechercher du côté des tribus composant le cercle de Boussaäda et plus exactement la confrérie (Zaouia) d' El Hamel. Ils sont également présents en grand nombre au niveau du chef lieu de la wilaya. Les Ouled Khellouf : voisins des Ouanougha et des Ayadh (à l' Est), ils sont d' origine Sanhadjienne et se sont établis dans le sud de la wilaya (actuellement daïra d' El Hammadia) vers l' an 1363. Les Ouled Thaïr : ils occupent la région de l' Est de la wilaya comprenant les actuelles communes de Khelil, Bir Kasdali et Aïn Taghrout. Ils sont issues des alliances des tribus bérbéres du nord et arabes implantés dans le Hodna et le plateau de Sétif vers le milieu du XIIème siécle.Ils sont très liés sociologiquement et économiquement à Sétif. Les Ayadh : de toutes les tribus recensées au niveau de la wilaya, celle des Ayadh serait la tribu dont les origines remontent à une époque très lointaine.Leur territoire actuelle n ' est autre que l' actuelle daïra de Bordj Ghedir qui était une station florissante dès l' époque romaine et s' étend de Ras El Oued jusqu' au bassin d' El Ksob. La tribu originelle serait composée de nobles sédentaire à laquelle se sont adjoints plusieurs peuplades. Le centre d' influence se trouvait à Bordj Ghedir et ils se répartissent en plusieurs tribus : Ouled Sidi Said, Ouled El Ayadhi et Ouled Hannache ( Tiglaït) Ouled Cheniti (El Annasser) Ouled Sidi H' cène ( Ghaïlassa) et Ouled Sidi Mansour.
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